Guêpes et frelons autour des écoles : préparer la rentrée en Alsace

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Chaque fin d'été, directeurs d'école et maires d'Alsace découvrent la même bombe à retardement : des nids de guêpes ou de frelons surgis pendant les vacances, parfois à quelques mètres seulement des élèves. Ce n'est pas un détail logistique, c'est un risque réel, qu'on traite trop souvent en cataplasme de dernière minute.

Pourquoi les écoles sont des aimants à guêpes et frelons

Cour de récréation, arbres, abris de vélos, toitures, bacs à compost... Les établissements scolaires cumulent presque tous les facteurs qui plaisent aux guêpes et frelons. En Alsace, avec un printemps de plus en plus précoce, les colonies ont souvent plusieurs mois d'avance lorsque la rentrée arrive.

Ce qui rend les écoles particulièrement sensibles :

  • présence massive d'enfants, donc cris, mouvements brusques, nourriture dehors ;
  • bâtiments parfois anciens avec de multiples cavités en toiture ;
  • grandes surfaces extérieures peu surveillées pendant l'été ;
  • multiplication des projets écolos (hôtels à insectes, composts, vergers scolaires) mal pensés.

Résultat : des interventions dans l'urgence, un jour avant la rentrée, parfois le jour même, avec une pression maximale sur le maire ou la direction. Il est possible de faire autrement.

Guêpes, frelons européens, frelon asiatique : ne pas tout mélanger

Quand un nid est repéré près d'une école à Colmar, Sélestat ou dans les Vosges, tout le monde parle de "frelons asiatiques" par réflexe. Dans les faits, la majorité des nids restent des guêpes ou des frelons européens, dont le comportement n'est pas identique.

Guêpes communes : les squatteuses de toitures

Les guêpes communes construisent souvent leurs nids dans :

  • les combles non visités ;
  • les caissons de volets roulants ;
  • les cavités de murs et corniches ;
  • les abris de jardin et préaux.

Leur agressivité augmente fortement en fin de saison, lorsque la nourriture se raréfie. Autour des poubelles, des goûters ou de la cantine, elles deviennent vite insupportables, voire dangereuses pour les enfants allergiques.

Frelon européen : impressionnant mais souvent plus discret

Le frelon européen est massif, bruyant, impressionnant. Mais il est généralement moins agressif que les guêpes, tant que l'on ne s'approche pas du nid. Il niche dans :

  • les troncs creux ;
  • les greniers ;
  • certains coffres ou bâtiments annexes.

Dans le contexte scolaire, un nid de frelons européens à proximité directe d'une entrée ou d'un lieu de passage nécessite certes une intervention, mais la panique n'est pas toujours justifiée.

Frelon asiatique : un cas à part, désormais bien installé

Le frelon asiatique a poursuivi sa progression en Alsace, avec des signalements réguliers dans le Haut‑Rhin et le Bas‑Rhin. Ses nids sont souvent :

  • très hauts dans les arbres ;
  • parfois en toiture ou dans des haies ;
  • plus nombreux en bord de rivières ou zones semi‑urbaines.

Le risque principal reste l'attaque de masse en cas de dérangement du nid. Dans une cour d'école, un nid passé inaperçu tout l'été peut devenir un problème majeur à la rentrée si les enfants jouent à proximité.

Les préconisations officielles, détaillées notamment par le Ministère de l'Agriculture, insistent sur la nécessité de confier la destruction à des professionnels équipés, en particulier près des lieux accueillant du public.

La fausse bonne idée : attendre le dernier moment

Dans trop de communes, le scénario est identique : un entretien succinct des bâtiments en juin, puis silence radio jusqu'à la dernière semaine d'août. Ce n'est que lorsque le personnel de ménage ou de direction revient qu'on découvre les nids.

Cas concret : l'école entourée de nids "découverts" la veille

Exemple très réel, dans un village du Haut‑Rhin : à trois jours de la rentrée, la directrice d'école appelle en urgence. Un nid de guêpes est visible sous l'avancée de toit, au‑dessus de l'entrée principale. Sur place, nous en trouvons... quatre autres, dont un derrière un volet roulant et un dans un cabanon de jeux.

Au total : cinq interventions à réaliser dans l'urgence, avec contraintes horaires, consignes de sécurité, et une municipalité qui découvre qu'aucun budget spécifique n'a été prévu.

Ce type de situation est évitable. Mais il suppose d'accepter que la lutte anti‑nuisibles fasse partie intégrante de la gestion des bâtiments scolaires, au même titre que la chaudière ou les extincteurs.

Pourquoi les diagnostics de mi‑août devraient devenir un réflexe

Pour une commune d'Alsace, organiser une visite de contrôle autour du 15 août présente plusieurs avantages :

  • les nids sont déjà bien visibles et actifs ;
  • les interventions peuvent être planifiées avant la reprise du personnel ;
  • on évite les destructions improvisées par des particuliers ;
  • on limite les fermetures partielles de cours d'école à la rentrée.

C'est exactement le type de prestation que nous intégrons dans nos offres aux collectivités : un passage annuel systématique, couplé si besoin à d'autres contrôles (rongeurs, désinfection).

Prévention raisonnée : concilier biodiversité et sécurité des enfants

Parler de guêpes et frelons, c'est toucher à un sujet sensible : la place de la nature en ville et dans les écoles. On ne peut pas vouloir des jardins pédagogiques, des hôtels à insectes, des vergers scolaires... et faire comme si tout cela ne créait aucun enjeu avec les nuisibles.

Les projets "verts" mal cadrés

Nous voyons régulièrement des écoles ou crèches où :

  • un hôtel à insectes a été installé à 50 cm d'un banc d'enfants ;
  • un compost de cantine est placé sans couvercle, près d'une zone de jeu ;
  • des tas de bois sont stockés contre les murs du bâtiment principal.

Sur le papier, l'intention est louable. Dans la réalité, on fabrique des points chauds pour guêpes, frelons, parfois rongeurs. La pédagogie ne devrait jamais se faire au détriment de la sécurité minimale.

Ce que pourrait être une vraie charte "école et nuisibles"

Les communes d'Alsace gagneraient à adopter des règles claires, par exemple :

  • pas de structures attractives (compost, tas de bois, hôtels à insectes) à moins de 10 m des entrées et zones de rassemblement ;
  • contrôle annuel systématique par un professionnel certifié ;
  • formation des agents techniques et directeurs aux premiers signaux d'alerte ;
  • procédure simple pour alerter la mairie et déclencher une intervention.

Ce type de démarche s'intègre naturellement dans les journées de prévention que nous animons déjà pour d'autres publics (bailleurs, associations d'aide au logement, etc.). Rien n'empêche de les adapter au monde scolaire.

Communication avec les parents : entre transparence et responsabilité

Le jour où un nid de frelons est détruit dans une école, la rumeur court plus vite que les informations officielles. Les réseaux sociaux s'embrasent, chacun y va de son anecdote, les parents s'inquiètent.

Dire la vérité sans dramatiser

Un protocole de communication simple pourrait éviter bien des tensions :

  1. Informer les parents qu'un nid a été détecté et pris en charge par un professionnel.
  2. Préciser la localisation, la date et l'heure d'intervention.
  3. Rappeler les consignes de vigilance pour les enfants allergiques.
  4. Indiquer le nom de l'entreprise intervenue et son domaine d'expertise.

En affichant clairement que la commune travaille avec un spécialiste local de la désinsectisation et de la désinfection, on transforme un incident en preuve de sérieux, plutôt qu'en sujet de polémique.

Et si on anticipait vraiment la prochaine rentrée ?

La réalité, c'est que les guêpes et frelons ne sont pas près de disparaître du paysage alsacien. Mais ce qui peut changer, très vite, c'est la façon dont les communes et établissements scolaires les gèrent.

Pour la région de Colmar, du Haut‑Rhin, du Bas‑Rhin et des Vosges, une stratégie raisonnable pourrait être :

  • inventorier les écoles, crèches, collèges à risque (boisements, cours arborées, bâtiments anciens) ;
  • programmer une tournée de diagnostic chaque été avec un prestataire unique ;
  • intégrer les guêpes et frelons dans les plans de gestion des risques des bâtiments ;
  • former au moins un référent "nuisibles" par commune ou regroupement scolaire.

Chez LORADÉ, nous avons l'habitude de travailler avec les collectivités sur l'ensemble de l'Alsace et des Vosges, en liant dératisation, désinsectisation et désinfection dans une approche globale. Si vous êtes maire, directeur d'école ou responsable technique, ce sujet ne mérite ni panique, ni déni. Juste un peu d'organisation, et un rendez‑vous pris suffisamment tôt pour ne pas découvrir les nids la veille de la rentrée.

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